pilote féminine sur A 380
du géant des airs A 380
Thierry Vigoureux
23/02/2009 | Mise à jour : 12:28 | Commentaires 
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Elles ont joué un rôle essentiel dans le développement du superjumbo européen.
Avion mythique, le superjumbo européen A 380 aime les femmes et serait même quelque peu polygame. Sylvie Loisel, ingénieur d'essais, a participé à sa mise au point. Rachel Daeschler, ingénieur de l'aviation civile, a signé son autorisation de transporter des passagers. Patricia Haffner, pilote à Air France, sera un des premiers commandants de bord. Enfin, Laure Mériaud, architecte, a suivi la construction du hangar qui l'abritera à Roissy-CDG. Aux essais en vol d'Airbus à Toulouse, on la surnomme l'"ingénieuse".
Dans ce milieu un peu machiste, Sylvie Loisel-Labaste sait se faire apprécier. Elle avait été la première femme admise à l'École du personnel navigant d'essais et de réception, là où l'on forme les spécialistes capables de tester les avions. Le domaine de compétence de Sylvie, c'est l'avionique. Elle s'est employée à rendre fiable sur l'A 380 le pilote automatique, le "troisième homme" à bord, sur lequel l'équipage se repose beaucoup. Aviatrice dans l'âme, elle aime aussi voler à bord de son petit monomoteur ou effectuer des vols de convoyage de tous les types d'Airbus, cette fois aux commandes et non plus comme ingénieur navigant.
"Project Certification Manager", le titre anglo-saxon de Rachel Daeschler, Europe oblige, est imposant à plus d'un titre. L'A 380 est en effet le premier appareil lourd certifié par la nouvelle Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). La Strasbourgeoise a signé le 12 décembre 2006 le document qui autorise le gros-porteur à transporter des passagers en toute sécurité. Avec son équipe d'une quarantaine de spécialistes, Rachel a dû, à la fois, prendre en compte le plus gros avion civil au monde et réaliser cette certification au niveau européen et non plus seulement pour le compte de la Direction générale de l'aviation civile.
Quand Patricia Haffner a voulu devenir pilote de ligne, l'École nationale de l'aviation civile, la voie royale, était interdite aux femmes. Qu'à cela ne tienne, Patricia, à 17 ans, s'est battue pour faire changer la loi. Il lui a fallu attendre dix-huit ans pour se présenter au concours. Son parcours à Air France, où elle est la deuxième femme recrutée, est exemplaire.
Premier commandant de bord féminin sur un Boeing 777, et comme le veut la liste de séniorité - l'ancienneté qui régit la carrière des pilotes dans beaucoup de compagnies aériennes -, elle prendra les commandes des trois premiers Airbus A 380 qui entreront en service à Air France d'ici à la fin de l'année.
Sortie en 2001 des Beaux-Arts, Laure Mériaud signe son premier gros chantier avec le hangar de l'Airbus A 380 à Roissy-CDG. Chef de projet pour le bureau d'architectes 234 qui a remporté l'appel d'offres d'Air France Industries, elle a supervisé la construction de cette nef de 100 mètres par 100 mètres au sol, haute de 40 mètres. En attendant que les contrats de trois autres nefs prévues pour accueillir d'autres très gros-porteurs soient signés, Laure a travaillé sur le projet de tour Gan à la Défense et répond aux demandes d'autres concours pour son cabinet d'architectes.